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Nouveau gouvernement belge : arrivée en fanfare des nationalistes flamands

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Débuts chaotiques pour le nouveau gouvernement belge. Avant même le vote de confiance, l’équipe dirigée par le jeune francophone libéral Charles Michel est fragilisée. La faute à deux ministres nationalistes flamands accusés de complaisance vis-à-vis de la collaboration avec les nazis. Amplement suffisant pour mettre le feu aux poudres, surtout côté francophone où la prédominance écrasante des néerlandophones aux postes de décision inquiète fortement.

Charles Michel enfonce la porte

Jusqu’ici tout allait bien pour Charles Michel, 38 ans et désormais Premier ministre. De coup de force en coup de force, bien aidé par un cocktail de culot, de sang-froid et de goût pour l’inédit, il avait réussi à prendre la tête de son parti, le MR, de tendance libérale, puis du pays aux mains de son plus grand challenger francophone, le socialiste Elio Di Rupo. Deux très belles perfs’ sachant que M. Di Rupo, derrière son sourire et ses nœuds papillon, est un politicien chevronné. Et que Didier Reynders, leader historique du MR, est aujourd’hui suffisamment beau joueur pour faire partie d’un gouvernement qu’il a longtemps essayé de diriger.

Certes la composition de son gouvernement avait ému et surpris. Surtout de son côté linguistique car jamais les néerlandophones n’auront été aussi puissants au sein de l’exécutif. Déjà parce que la N-VA, parti nationaliste flamand, fait partie de la coalition et a droit à cinq portefeuilles. Ensuite parce que l’écrasante majorité des principaux postes revient à des néerlandophones en général. Pour la première fois, ces derniers détiennent en même temps les fonctions hautement régaliennes de l’Intérieur et de la Justice. Chez Elio di Rupo et les Wallons, la pilule droitière aura du mal à passer.

Mais en dépit du déséquilibre politique et sociologique du gouvernement, et du risque de crise politique qui l’accompagne nécessairement, l’incertitude et l’intérim n’avaient cette fois duré que quatre mois (contre 18 la fois précédente) et un exécutif était constitué.

Première fronde contre deux ministres N-VA proches de collaborationnistes

Toutefois, une semaine après l’officialisation du collège et avant même le vote de confiance, patatras ! Premier scandale. Premières secousses. Première passe d’armes – somme toute assez violente – au Parlement. Deux ministres N-VA sont accusés de complaisance, pour ne pas dire sympathie, à l’égard de la collaboration nazie et de l’extrême-droite flamande.

Il s’agit d’abord de Jan Jambon qui, en l’absence de Bart de Wever, la figure de proue du nationalisme flamand qui a préféré demeurer dans son bastion d’Anvers, occupe la fonction de vice-Premier ministre en charge de la Sécurité et de l’Intérieur. Ce dernier s’est effectivement rendu en 2001 à une réunion de nostalgiques du IIIe Reich et reste aujourd’hui proche d’une association ultranationaliste dont font partie d’anciens collaborateurs du régime nazi. Des « faits divers » selon lui. Accessoirement, son chef de cabinet a été pris en flagrant délit d’infraction routière en raison de plaques d’immatriculation différentes à l’avant et l’arrière de son véhicule. Un fait divers, véritable celui-ci, qui fait boule de neige car il a également été filmé en train de déchirer son amende. Sacrés signaux pour ceux qui sont censés faire respecter la loi dans le pays…

En parallèle, Theo Francken, secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, traine également de lourdes casseroles derrière lui. Il a récemment assisté au 90e anniversaire de Bob Maes, autre ancien collaborationniste et membre de la Ligue nationale flamande. Des faits qui lui ont valu, après la Seconde guerre mondiale, un an de détention provisoire et 20 ans de suppression de ses droits civiques.

Ces révélations fracassantes ont rendu quasi impossible le discours de politique générale de Charles Michel prononcé le 14 octobre. La fronde a été menée par la socialiste Laurette Onkelinx et a engendré la chienlit au Parlement belge, appels à la démission à la clé. Un fort mauvais présage pour le gouvernement qui a, théoriquement, cinq ans de mandat devant lui. D’après le journal belge Le Vif, la coalition auto-surnommée « à la Suédoise » (en raison de l’association des couleurs des différents partis qui la composent), pourrait bien être un « bébé mort-né ».


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